Comprendre l’origine des produits fabriqués en France grâce à la loi AGEC

loi AGEC

Dans un monde où la transparence est devenue une exigence des consommateurs, la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC), entrée en vigueur en janvier 2023, marque une avancée significative. Elle offre des repères clairs pour identifier l’origine des vêtements et des chaussures, deux secteurs clés de l’industrie textile. À travers ce texte, nous allons explorer les contours de cette réglementation et comprendre comment elle permet de mieux discerner le véritable made in France.

Les objectifs de la loi AGEC : plus de clarté pour les consommateurs

La loi AGEC, promulguée le 29 avril 2022, vise à favoriser une consommation plus responsable et plus durable. En matière de textile et de chaussures, elle impose une information détaillée sur l’origine de fabrication, permettant aux consommateurs de faire des choix éclairés.

Pour les vêtements, les marques doivent désormais indiquer où sont effectuées trois étapes majeures : le tissage ou tricotage, l’ennoblissement (c’est-à-dire les traitements comme la teinture ou l’impression) et la confection. Du côté des chaussures, le marquage doit préciser l’origine du piquage (la création du dessus de la chaussure), du montage (l’assemblage des différentes parties) et de la finition.

Les étapes clés pour obtenir le label « fabriqué en France »

Vêtements : le rôle central de la confection

Pour qu’un vêtement soit considéré comme « fabriqué en France », la loi exige que l’étape de confection soit réalisée sur le territoire français. Cela implique la découpe, l’assemblage et la finalisation du produit fini. Les étapes de tissage ou de teinture peuvent avoir lieu ailleurs, mais sans la confection en France, un vêtement ne peut pas prétendre au label.

Certaines catégories spécifiques sont soumises à des règles plus strictes : les chaussettes, les bonnets et les écharpes doivent impérativement être tricotés en France pour bénéficier de cette mention.

Chaussures : montage et finition comme critères décisifs

Pour les chaussures, le marquage « fabriqué en France » repose sur deux étapes fondamentales : le montage et la finition. Ces opérations doivent être réalisées en France. Le montage, notamment, consiste à assembler le dessus de la chaussure avec les semelles intérieures et extérieures, tandis que la finition inclut le laçage, le cirage, le contrôle qualité et l’emballage.

Ces critères précis permettent d’éviter les abus et de garantir aux consommateurs que l’essentiel du travail de production a bien été effectué sur le territoire français.

La loi AGEC : un cadre renforcé mais des exceptions persistantes

Si la loi AGEC constitue une avancée pour la transparence, elle comporte certaines limites. Elle ne s’applique qu’aux entreprises réalisant un chiffre d’affaires annuel supérieur à 10 millions d’euros. En dessous de ce seuil, l’indication de l’origine reste facultative et relève d’une démarche volontaire des marques. Ainsi, de nombreuses petites entreprises échappent à cette obligation, ce qui peut semer la confusion pour les consommateurs.

Par ailleurs, la mention « fabriqué en France » peut prendre plusieurs formes. Elle peut apparaître directement sur l’étiquette du produit, sur une page dédiée du site web de la marque, ou être accessible via un QR code. La clarté et l’accessibilité de l’information restent donc très variables d’une enseigne à l’autre.

Pourquoi cette transparence est-elle essentielle ?

La mise en lumière des étapes de fabrication permet aux consommateurs de faire des choix plus responsables. En connaissant l’origine des processus de fabrication, chacun peut évaluer l’impact environnemental et social de ses achats. Cela contribue à valoriser le savoir-faire français et à soutenir l’économie locale, tout en encourageant une consommation plus éthique.

En effet, privilégier un produit dont la confection ou le montage est réalisé en France, c’est opter pour une production souvent plus respectueuse des normes sociales et environnementales. C’est aussi participer à la préservation d’un patrimoine industriel et artisanal précieux.

Vers une consommation plus éclairée

La loi AGEC incarne une volonté de transformation du modèle économique et de réponse aux attentes sociétales actuelles. Elle ne se contente pas d’apporter une information supplémentaire : elle change le regard porté sur les produits que nous consommons. En permettant de distinguer clairement l’origine de fabrication, elle donne aux consommateurs les clés pour choisir des articles alignés avec leurs valeurs.

Dans un contexte où la traçabilité devient un argument majeur, connaître l’origine de ses vêtements ou de ses chaussures n’est plus un luxe, mais une nécessité. La loi AGEC s’inscrit dans cette dynamique et invite chacun à devenir un acteur conscient de ses choix, pour un avenir plus durable et plus juste.

Retour en haut